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Le 26e Congrès de pneumologie de langue française se tiendra du 21 au 23 janvier 2022 à Lille (Nord), et les pneumologues ont une mauvaise nouvelle : le cancer du poumon progresse de façon exponentielle chez la femme. Le tabac et le cannabis restent les premières causes de la maladie.

Alors que le cancer du poumon est déjà la première cause de mortalité par cancer chez la femme aux États-Unis, le phénomène est tel que cela pourrait aussi arriver en France. Et peut-être même plus tôt que prévu puisque le cancer du poumon progresse de façon exponentielle chez les femmes, alertent les pneumologues.

Un état des lieux complet sera dressé, du 21 au 23 janvier 2022, lors du Congrès de pneumologie de langue française, prévu à Lille (Nord) et retransmis en visioconférence, rapporte France inter . L’étude KPB-2020 sera présentée, réalisée sur 9 000 patients.

34 % des femmes souffrant d’un cancer sont atteintes d’un cancer du poumon

Elle montre que plus de 34 % des femmes malades d’un cancer sont touchées par un cancer du poumon en 2020, contre 16 % en 2000. Un chiffre qui atteint même les 41 % chez les femmes de moins de 50 ans. « On avait déjà vu une progression de 16 à 24 % entre 2000 et 2010. Mais là, ça continue, le constat se confirme et malheureusement au-delà de ce qu’on avait prévu », s’alarme le docteur Didier Debieuvre, investigateur de l’étude. Le phénomène va si vite, que certains vont jusqu’à parler d’une « pandémie mondiale » de cancer du poumon.

La cause de cette maladie ? Le tabac avant tout, comme le montre l’étude. Il en est à l’origine, dans plus de 85 % des cas. « Cette augmentation est clairement à relier à l’augmentation du tabagisme chez les femmes. On est loin désormais de l’image du cancer du poumon réservé à l’ouvrier gros fumeur », assure le docteur Didier Debieuvre.

Toutefois, l’enquête épidémiologique témoigne du fait que la proportion de non-fumeurs progresse de plus en plus parmi les malades. Ils sont 12,6 % en 2020, contre 7,2 % en 2000.

Un « plateau » chez les hommes

Les dernières données de cette étude indiquent par ailleurs que le nombre de cancers du poumon chez les hommes semble atteindre « une sorte de plateau » souligne l’investigateur. La proportion de cancers semble par ailleurs diminuer chez les jeunes, même s’il faut prendre en compte que le dépistage y est aussi plus faible. À l’inverse, de plus en plus de personnes malades s’avèrent être des fumeurs de cannabis, un tiers sont des consommateurs réguliers, chez les personnes diagnostiquées.

Si les diagnostics sont parfois trop tardifs, l’amélioration des traitements et notamment de soins adaptés aux patients offre une lueur d’espoir.